vendredi 15 mars 2013

M Valls appelle à la discrimination des Rroms


L’interview de M. Valls au Parisien d’hier, est un concentré de mensonges et de messages jetant l’opprobre sur les Rroms. Tout y passe. Des références à la délinquance, aux trafics, à la prétendue non-acceptation des Rroms par les habitants des quartiers populaires touchés par la crise, comme si les Rroms en étaient à l’origine…
Mais M. Valls va encore plus loin, même peut-être un peu trop par rapport à ce qu’impose la loi française, lorsqu’il dit que « Des familles sont désireuses de s’intégrer, mais elles sont une minorité », puis, reprenant en son compte une phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain : « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner. »

En vertu de quelle loi les Rroms auraient-ils vocation à rester en Roumanie ou à y retourner ? A supposer que M. Valls fait référence aux seuls Rroms de Roumanie et pas aux 10 millions de Rroms citoyens d’autres pays européens, parmi lesquels quelques 500.000 Français, une question reste en suspens :

Pourquoi les Rroms roumains seraient-ils exclus de la possibilité de vivre ailleurs dans l’Union européenne, dont leur pays fait partie ? Est-ce bien le rôle d’un ministre de la République française de leur assigner autoritairement une telle « vocation » ou même de la partager avec le Premier ministre roumain, si celui-ci en prend l’initiative ?

M. Valls dit que « la Roumanie doit utiliser davantage les fonds structurels européens en direction de cette population ». C’est sans doute vrai, mais la France peut aussi utiliser ces mêmes fonds, non pas que pour la résorption des bidonvilles, mais aussi plus largement pour une vraie politique du logement etc. Faute de pouvoir renvoyer les 4 millions de mal logés en Roumanie, il faudrait donc qu’elle y songe aussi.

Cette interview de M. Valls est de mauvais augure. Elle annonce un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003, lorsque M. Sarkozy devint ministre de l’Intérieur. Une politique qui refuse la conciliation avec une réalité simple et claire :

Parmi les 2 millions de Rroms citoyens roumains, seulement 15.000 environ vivent en France dans des bidonvilles et squats, et ceci depuis des années. Les expulsions répétées n’ont jamais été une solution, ce que reconnaissent aussi certains préfets, proches du terrain. La circulaire interministérielle du 26 août 2012 préconise un certain nombre d’actions à mener qui coûteraient bien moins cher que les expulsions et aboutiraient à de vraies solutions tant pour les habitants de ces bidonvilles que pour la société française en général.

Il y a cependant une condition sine qua none à cela : qu’on arrête la démagogie, trop coûteuse par ailleurs, et qu’on commence à travailler réellement avec ces personnes. Ces Rroms sont loin d’être un ramassis de cas sociaux désespérés. Ils veulent mener une vie normale en travaillant, en allant à l’école, en ayant un logement décent comme tout un chacun. Ceux qui disent le contraire ne sont pas seulement des menteurs, mais aussi des irresponsables dangereux pour la paix et la cohésion sociales.



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1 commentaire:

Colonel de Guerlass a dit…

Bonjour,
Pour réchauffer un peu le coeur, il y a une bonne nouvelle dans ... le Figaro du 18 mars 2013 1000 Roms roumains ou bulgares auraient trouvé un emploi.

Celà représente un pourcentage de 1000 /(20000 *2/3) , soit près de 10% -les 2/3 viennent du fait qu'un tiers des Roms de l'Europe d'en Bas séjournant en France sont des enfants .
Ceci en deux mois (selon le monde), où la circulaire interministerielle du 25 aout 2012 a commencé à être appliquée(donc après une latence de quatre mois), et avec un enthousiasme délirant, stimulé par les déclarations de Monsieur Valls.

Si, après une baisse du chômage des Français de 7%, on avait le culot d'affirmer que les chômeurs français sont une bade de feignasses, vivant de mendicité , de prostitution et d'allocations -tiens, l'Europe du Bas n'y a pas droit-, on aurait l'air malin.... à un an des munici-pâles